jeudi 28 juillet 2016

Un voyage œcuménique en Roumanie en 2003

Eglise de bois typique en Roumanie
Un voyage en Roumanie

Samedi 19 juillet 2003, fin de matinée, aéroport Charles-De-Gaulle : cinq gais lurons font connaissance et tout de suite entre eux se crée une amitié qui ne cessera de s’approfondir tout au long du voyage. Le groupe se partage entre trois Français et deux Belges. Présentons-les pour commencer. Le chef de groupe est le Général Hubert de Quercize (5 enfants, 16 petits enfants!, répétera-t-il moult fois à l’envi), officier général de l’armée française, qui, il y a plusieurs années, a quitté le service plus tôt que prévu, afin de vivre pour Dieu et pour le monde, au sein de l’association catholique internationale Fondacio. Il y assume présentement le travail de responsable de la communication (www.fondacio.org). Ensuite, vient le Père Christian Forster, prêtre catholique, secrétaire de la Commission épiscopale française pour l’œcuménisme. Son homologue protestant, le pasteur Gilles Daudé, complète le trio français. La Belgique est représentée par M. Emmanuel Van der Straten Waillet, avocat, membre permanent de Fondacio Belgique et d’Unitas, et par le Père Simon, l’humble narrateur de ce récit, du Monastère de Chevetogne.

Amoris Laetitia: l'Eglise change-t-elle?

J'ai publié il y a quelques jours un premier article sur Amoris Laetitia, dans lequel je proposais un cas fictif, illustrant une des affirmations du Saint Père, selon laquelle toute personne en situation irrégulière n'est pas nécessairement privée de la grâce baptismale et peut donc recevoir la sainte communion. Il s'agit bien d'une proposition et j'admets que l'on puisse me contredire sur l'exemple que je donne. Je veux seulement susciter la réflexion.
Entre-temps, ma réflexion s'est approfondie et c'est pourquoi je vous en fait part à nouveau.

Vocation œcuménique de Chevetogne Deuxième partie actualité

Voici la seconde partie de ma conférence à Clervaux, il y a deux ans. Je l'ai légèrement remaniée, en fonction de faits nouveaux survenus depuis lors

Actualité œcuménique
 Dans cette troisième partie de mon exposé, je voudrais évoquer l'actualité œcuménique. Où en est- on pour le moment ? Après une période d'euphorie et d'espoirs immenses, il semble un peu qu'on traverse le désert. Après le printemps, le gel semble être revenu. Ne dramatisons pas et considérons quand même les résultats obtenus et le chemin parcouru. D'autre part, il ne faut pas séparer la crise actuelle du travail pour l'unité de la crise spirituelle globale de nos sociétés occidentales. Les églises sont vides, les assemblées de plus en plus vieillissantes. L’œcuménisme n'est donc plus une priorité semble-t-il. L'évangélisation serait dans ce contexte une tâche plus urgente. Quand il lança le mouvement liturgique, quand il s'embarqua dans l'aventure unioniste, dom Lambert Beauduin vivait dans une Belgique, massivement catholique pratiquante, avec des références communes solides. Nous, nous vivons dans le contexte de la sécularisation, voire de l'apostasie généralisée. Il n'en reste pas moins que dans le contexte de la nouvelle évangélisation, le travail pour l'unité garde toute sa valeur. Résonne ainsi la parole du Christ: Qu'ils soient un afin que le monde croie. 

mercredi 27 juillet 2016

Centenaire de Fatima Septième et dernière partie

La Russie
La Russie se convertira et un temps de paix sera donné au monde, telle est la promesse faite par la Mère de Dieu à Fatima. La première partie s'est réalisée. Le communisme athée s'est effondré en Russie. Bien plus, alors que nos pays occidentaux font montre d'une réelle christianophobie et s'orientent vers des législations pernicieuses, du genre  mariage homosexuel, la Russie est un pays qui défend beaucoup mieux que nous les valeurs chrétiennes ou simplement naturelles. Comme le rappelle le Docteur Anca Cernea, une femme médecin de Bucarest, de rite catholique oriental, que j'ai eu le plaisir de rencontrer à deux reprises, et qui fut l'une des intervenantes au dernier synode sur la famille, les principes pervers du matérialisme marxiste sont à l'oeuvre dans nos sociétés occidentales et opèrent leur travail de destruction de la société civile et de l'Eglise, alors que la société russe est fière de ses racines chrétiennes.

mardi 26 juillet 2016

Amoris Laetitia et le for interne

Face à Amoris Laetitia, je voudrais me situer dans la perspective de la théologie morale traditionnelle. Dans la crise actuelle, nombreux encore sont ceux qui ne veulent pas brader la doctrine et rompre avec l'enseignement multiséculaire de l'Eglise. Cela n'empêche pas une certaine ouverture, au niveau de la pastorale. Chacun a le droit de réfléchir par soi-même, à condition de le faire en Eglise.
Je vois parmi ceux qui pensent ainsi trois courants se dessiner en ce qui concerne la réception de l'exhortation apostolique: ceux qui adhèrent avec enthousiasme, ceux qui critiquent, ceux qui sont dans l'expectative.

lundi 25 juillet 2016

Centenaire de Fatima Sixième partie

                                       Le Cœur Immaculé de Marie
Pour sauver les âmes en danger de se perdre éternellement, la Saint Vierge à Fatima nous a a fait connaître la volonté de Dieu d'établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. A Paray-le monial, le Seigneur a demandé la dévotion à son Sacré-Cœur. Il fit à cette occasion de nombreuses promesses, dont la plus grande est évidemment le salut éternel, à ceux qui embrasseraient cette dévotion, nouvelle en apparence mais qui nous ramenait en fait aux sources-mêmes de l’Évangile. Le Bon Dieu n'a jamais cessé de nous envoyer des messagères pour nous inciter à avoir une confiance totale en son amour. Il y eut Thérèse de Lisieux, avec son offrande à l'amour miséricordieux, Faustine et le culte de la Divine Miséricorde, Joséfa Ménendez avec son Appel à l'Amour. A Fatima, la Vierge Marie prend toute sa place à côté de son divin Fils.

Vocation œcuménique de Chevetogne Première partie: histoire

Je donne ici la première partie d'une conférence que je fis à l'abbaye de Clervaux, il y a deux ans, pour la semaine de l'unité, en présence de Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, des moines de Clervaux et de plusieurs prêtres luxembourgeois. Cette partie traite de l'histoire de Chevetogne. Une seconde partie traitait de l'actualité œcuménique. Je la publierai plus tard, mais comme des faits nouveaux sont survenus depuis, je ne sais encore si je la publierai telle quelle ou si je la remanierai en fonction de l'actualité récente, en particulier celle qui a trait à la rencontre historique entre Notre saint Père le pape et le Patriarche de Moscou et de toute la Russie.

samedi 23 juillet 2016

Souvenirs de vacances

Abbaye de castagniers
Chaque année je passe deux semaines de repos à l'abbaye Notre-dame de la Paix
communauté de sœurs cisterciennes, sise à Castagniers, près de Nice. C'est un lieu paradisiaque. Alors mon temps se divise entre des promenades dans la nature, toujours bienfaisantes, 
et la lecture dans le parc du monastère.
Je vous livre quelques perles, découvertes cette année, 
soit des citations, soit le résumé de la pensée d'un auteur. 
A vous de goûter la richesse et la beauté de la Tradition catholique.

La profession monastique au monastère de Chevetogne Article paru dans Radouga

Le chant du Suscipe lors d'un jubilé de 50 ans de profession
Un rite de profession monastique particulièrement signifiant:

L'engagement d'un jeune moine au monastère de Chevetogne.



Introduction et apologie

Le lecteur voudra bien me pardonner de mettre ainsi en valeur une manière locale d'émettre la profession religieuse, comme on le fait depuis 1971, au monastère bénédictin de Chevetogne, quand ce nouveau rituel a remplacé l'ancien en latin. Ce qui a poussé la communauté à enrichir le rite traditionnel des vœux vaut la peine d'être connu. On a maintenu ce que Saint Benoît prescrit: la signature de la charte et le chant du Suscipe, et d'autres choses habituelles. Mais on a embelli ce rituel d'éléments nouveaux, pour dépasser les aspects juridiques de la mentalité latine, et replacer le mystère de la vocation dans une perspective biblique. Cela n'est nullement absent dans les autres communautés, et sans doute que des efforts parallèles ont été réalisés en beaucoup d'endroits. Ce qui demeure vrai, c'est que jusqu'au renouveau liturgique de Vatican II, les usages concernant la profession étaient souvent empreints d'une sécheresse juridique qui mettait de côté toute une profondeur spirituelle vécue par ailleurs par ceux qui s'engageaient ainsi pour la vie.

La fraternité des saints apôtres et la crise de l'Eglise

Le Père Zanotti-Sorkine à Marseille
La dissolution de la Fraternité des saints apôtres et l'obéissance à l'Eglise
Le décret de dissolution de la Fraternité des saints apôtres vient donc d'être officiellement promulgué par l'archevêché de Malines-Bruxelles. Lors de ses adieux, Mgr Léonard avait dit que l'un des cadeaux qu'il laissait en quittant sa charge était l'existence d'un certain nombre de séminariste, gage de futures ordinations de prêtres dans l'archidiocèse, et espoir d'une relève. Il léguait cela à son successeur avec une joie non dissimulée. Pour certains d'entre eux l'expérience va s'arrêter.
Que faut-il en penser? Certains ne cachent pas leur tristesse et leur déception, ni leur crainte pour l'avenir immédiat de l'Eglise en Belgique. Leur douleur doit être entendue. Car celle-ci montre qu'ils ne sont pas insensibles à ce problème grave qu'est la vocation sacerdotale et la formation des séminaristes.
Le primat de Belgique dit avoir pris sa décision devant Dieu et en conscience. Il a aussi consulté les autres évêques du royaume ainsi que les instances romaines compétentes. Comme toute décision de la hiérarchie, celle-ci doit être reçue avec un a priori favorable. En effet personnellement je ne vois pas comment on pourrait mettre en doute sa parole. Tout au plus pourrait-on, en cas de désaccord profond, pratiquer ce qu'on appelait au XVIIe siècle, lors du conflit janséniste, le "silence respectueux".

Centenaire de Fatima Cinquième partie

La réparation
Dans les événements de Fatima, et cela dès les apparitions angéliques de 2016, il y a un élément qui revient à plusieurs reprises et qui est celui de la réparation. Réparer les péchés du monde, à commencer par les nôtres, et consoler le cœur de Jésus, tel est un autre appel important et constant du message de Fatima. La Sainte Vierge nous demandera notamment la communion réparatrice du premier samedi du mois.
On sait que lors des apparitions du Sacré-Cœur à Paray-le-monial, ce thème de la réparation était déjà bien présent. Le missel actuel, pour la fête du Sacré-Cœur, nous donne deux prières d'ouverture, au choix du prêtre. Voici ce que dit la seconde d'entre elles: Seigneur notre Dieu, dans le cœur de ton Fils meurtri par nos péchés, tu nous prodigues les trésors infinis de ton amour; permets qu'en lui rendant l'hommage de notre piété, nous lui rendions aussi les devoirs d'une juste réparation. Cette oraison était du reste celle du missel de 1962. 

jeudi 21 juillet 2016

Centenaire de Fatima Quatrième partie

Le sacrifice
A Beauraing, le 3 janvier 1933, dernier jours des apparitions, Notre-Dame au cœur d'or a fait aux enfants cette solennelle demande: Aimez-vous mon Fils? M'aimez-vous? Alors sacrifiez-vous pour moi.
A Fatima, la Madone a plusieurs fois demandé des sacrifices pour la conversion des pécheurs et pour la paix du monde. Les deux intentions semblent bien liées. Elle nous invitait ainsi à joindre le sacrifice à la prière. Voici ce qu'elle proposait de dire chaque fois que l'on offre à Dieu un sacrifice: Ô mon Jésus, c'est pour ton amour, pour la conversion des pécheurs et en réparation des outrages faits au cœur immaculé de Marie. Il y a donc dans tout sacrifice un acte d'amour, et le sacrifice lui-même est une preuve de notre amour pour Dieu et la Vierge. Point d'amour vrai sans sacrifice. Ensuite, le sacrifice a une valeur impétratoire. Il rend plus forte notre prière. Enfin il  a une valeur expiatoire ou de réparation. Par nos sacrifices nous consolons Jésus et Marie de la peine que leur cause le péché. Selon certains mystiques, l'ange apparu à Jésus pour le fortifier, lors de son agonie au jardin des oliviers, lui apportait tous les actes d'amour et de réparation, qui seraient accomplis tout au long de l'histoire de l'Eglise.

Liturgie et service, article paru dans la revue catholique russe Radouga

Prier ou travailler ?

On a souvent tendance à opposer la liturgie ou la prière au travail et au service de la charité. Trop souvent on dit que le culte est une perte de temps, un temps que l'on dérobe à des choses plus importantes, comme l'engagement social envers les autres. On oublie que l'amour de Dieu est le premier commandement et que l'amour du prochain, si indispensable soit-il, ne vient qu'ensuite. En fait la liturgie et la prière sont à la source de toute vie chrétienne authentique, une vie qui a pour caractéristique l'amour des autres en se mettant à leur service, à l'imitation du Christ, qui s'est fait notre serviteur et nous a engagés à faire comme lui. Une vie de service sans ce ressourcement quotidien dans la prière s'épuisera vite ou tournera à l'activisme, au triomphe du naturalisme et à la disparition d'un esprit vraiment surnaturel.

Centenaire de Fatima Troisième partie

                                         Les châtiments
Dans plusieurs de ses apparitions, et je me limite à celles qui furent reconnues par l'Eglise, Marie annonce la venue de châtiments sur l'humanité coupable et en péril. C'est le cas de La Salette, de Fatima, et plus récemment, d'Akita, au Japon. A Fatima, Notre-Dame a annoncé une seconde guerre mondiale, si le monde ne se convertissait pas. Cette guerre a eu lieu, a fait des millions de victimes et a eu des conséquences catastrophiques, comme la mainmise du communisme athée sur plusieurs pays en Europe. Preuve que le monde ne s'était pas converti. A Akita, au Japon (1973-1981), Marie a annoncé pour notre époque un châtiment terrible, comme jamais il n'y en eut dans l'histoire. 
Nous allons donc aborder ce point des châtiments et essayer d'y voir plus clair. 

Centenaire de Fatima Deuxième partie

                                         L'enfer
Eh oui, je vais oser vous parler de l'enfer, car c'est un aspect incontournable de Fatima et qui est constitué par la première partie du secret. L'enseignement de l'Eglise est formel: Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l'enfer, "le feu éternel". La peine principale de l'enfer consiste en la séparation éternelle d'avec Dieu en qui seul l'homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été créé et auxquels il aspire (Catéchisme de l'Eglise catholique, n° 1035).
Je laisse de côté la question théologique du salut de ceux qui sont en dehors de l'Eglise visible. Une question intéressante certes, et qui fera éventuellement le sujet d'un autre article. Je me limite au cas des baptisés.

Appelés à la sainteté, article paru dans la revue catholique russe Radouga

Le mystère de la création de l'homme

Dans le livre de la Genèse, il est dit que Dieu créa l'homme à son image et à sa ressemblance. Il en est ainsi non seulement du premier homme et de la première femme, mais de tous les hommes et femmes de tous les temps. Tous nous sommes créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, de la Sainte Trinité.
On pourrait dire que dans le terme d'image, il y a quelque chose de statique et d'inaliénable : l'homme est une fois pour toutes image de Dieu, et même chez l'être humain le plus défiguré, cette image ne disparaît jamais. Par contre, le terme de ressemblance renvoie à quelque chose de dynamique, à un phénomène de croissance et d'évolution.

mercredi 20 juillet 2016

Centenaire de Fatima Première partie

Souvenirs personnels
Âgé de 16 ans en 1970, j'achetai par hasard un petit livre bleu, écrit par un prêtre portugais, le RP Castelbranco, intitulé La Prodige inouï de Fatima. Ce livre je le dévorai plusieurs fois. Ecrit simplement, d'un style alerte, cet ouvrage me fit connaître les apparitions de la Mère de Dieu à trois petits enfants portugais, Lucie, Jacinthe et François, ainsi que le message de prière et de pénitence adressé au monde par la Sainte Vierge. Il m'arrive encore de le relire, toujours avec profit.

2017, année du centenaire
Nous sommes à la veille du centenaire des apparitions. Mais déjà en cette année 2016, nous avons celui des apparitions de l'ange de la paix, ou ange du Portugal, qui ont préparé les trois petits aux grandes manifestations mariales de 1917. C'est donc l'occasion de reparler de Fatima, car le message de Fatima reste d'une brûlante actualité.

mardi 19 juillet 2016

Marie, article paru dans la revue catholique russe Radouga

Marie, notre Mère

La Vierge Marie est la mère de Jésus-Christ et elle est aussi notre mère. Le mystère fondamental de Marie est celui de cette double maternité. Marie est essentiellement mère. Aussi dans cet article nous allons étudier, d'une part, la place de Marie dans le mystère du Christ, et, d'autre part, sa place dans notre vie surnaturelle.

La nouvelle Ève

Le thème le plus ancien de la mariologie est celui de Marie, la nouvelle Ève. Nous trouvons ce thème au deuxième siècle dans l’œuvre de saint Irénée de Lyon. Dans la Genèse, il nous est dit que le nom d’Ève signifie la mère des vivants. Marie est la véritable mère des vivants.
Dès l'origine, Dieu propose à l'humanité une alliance d'amour, une relation d'amitié, une alliance dans la liberté. A sa proposition, Dieu attend un oui de sa créature libre. Il y a donc la proposition de Dieu et la réponse libre de l'homme. Marie va représenter, dans le plan de Dieu, toute l'humanité. Elle va dire ce oui total en notre nom à tous. Elle occupe donc une place centrale dans l'histoire du salut. Marie va dénouer ce qu’Ève a noué. En disant oui au serpent, Ève a noué un premier nœud négatif et chacun de nos péchés crée un nœud supplémentaire. Marie elle a défait tous ces nœuds. Ce thème ancien de la patristique a resurgi de nos jours dans une forme de dévotion à La Vierge, celle de la neuvaine à Marie qui défait les nœuds. Le pape François aime beaucoup et recommande cette neuvaine à Marie qui défait les nœuds.
En Argentine, quand il n’était pas encore évêque mais supérieur des jésuites, c’est lui qui a commencé à distribuer à l’Université d’El Salvador, les images de la Vierge qui défait les nœuds qu’il avait rapportées d’Allemagne. C’est aussi lui qui a permis qu’une reproduction du tableau soit placée à l’Université. Devenu Archevêque de Buenos Aires, c’est encore lui qui autorisa qu’on Lui rende un culte public dans l’Église.
Saint Bernard, dans son sermon « missus est » sur l'annonciation, dit que la création tout entière, en ce moment solennel et central de notre histoire, attendait le oui de Marie. En disant oui elle est devenue la réparatrice de la faute d’Ève. Tel est le mystère de la liberté : Dieu a voulu avoir besoin du consentement de Marie. Marie n'est donc pas passive dans le mystère de l'incarnation. Mais elle est médiatrice active, corédemptrice. Elle a en effet coopéré librement et activement à l’œuvre de la rédemption.

lundi 18 juillet 2016

La controverse sur la communion des divorcés remariés. Réflexions nouvelles

Ingres: la communion de la Vierge
La question de la communion des divorcés remariés avait été clairement résolue sous saint Jean-Paul II et Benoît XVI. Elle a rebondi avec Amoris laetitia. Le point est devenu plus obscur, semble-t-il, et les commentaires en sens divergents vont bon train. Certains disent que ce dernier document change la donne, mais ils restent dans le flou. D'autres sont plus honnêtes et demandent des clarifications et des précisions. Je souhaite quant à moi qu'elles soient données, car sinon, tel prêtre dira blanc et tel autre noir à la même personne. 
Mais je voudrais ici élever le débat et le mener à quelque chose de beaucoup plus grave que la question des divorcés remariés, à savoir la banalisation de l'eucharistie, dans la pratique actuelle de l'Eglise. Pour moi, la question des divorcés

Problèmes de conscience avec la hiérarchie

Saint Paul donne une épître à saint Timothée 
C'est un lieu commun  de dire que l'Eglise traverse une crise particulièrement grave. On commençait à voir poindre l'aurore, il y a quelques années d'ici, mais tout semble repartir de plus belle. Lorsqu'on regarde de près les réseaux sociaux, on constate que pas mal de fidèles, de sensibilité traditionnelle, au meilleur sens du terme, sont inquiets et déçus. Certains évêques leur apparaissent fades, mous ou ambigus. Au lieu de délivrer une parole forte, au lieu d'être le sel de la terre et la lumière du monde, ils leur donnent l'impression d'être prosternés devant le monde et de répéter les platitudes du politiquement correct. Heureusement il y a de nombreuses exceptions.
C'est plus que jamais le moment d'étudier la doctrine catholique, afin de ne pas être ballottés au gré des vents dominants et

dimanche 17 juillet 2016

Le sacrement de la divine miséricorde,article paru dans la revue catholique russe Radouga

Le sacrement de la divine miséricorde

Redécouverte contemporaine de la miséricorde

De grandes saintes comme Thérèse de Lisieux ou Faustine Kowalska, des papes comme saint Jean-Paul II ou François ont remis à l'honneur le thème de l'amour miséricordieux de Dieu. Déjà dans l'acte de la création, cette miséricorde est à l’œuvre. Mais c'est surtout dans l’œuvre de la rédemption, après le péché de l'homme, que cette miséricorde a éclaté.
Dieu nous offre son pardon. Le Christ nous réconcilie avec le Père, nous ouvre le paradis, nous ramène à la maison. Non seulement le péché est remis mais nous sommes recréés, une vie toute nouvelle, une vie divine nous est donnée.

En quel Dieu croyons-nous ?

La miséricorde est l'attribut divin le plus mystérieux. Il est aussi

samedi 16 juillet 2016

Marthe et Marie, homélie

En ce temps-là, il y avait dans un village proche de Jérusalem, une fratrie, un frère et ses deux sœurs. Le frère se nommait Lazare, l'aînée des sœurs, Marthe, et la cadette, Marie. Ils étaient plutôt aisés. La plus jeune, Marie, fit comme le fils prodigue. Elle quitta la maison, pour aller à Magdala, en Galilée, y mener joyeuse vie. Elle devint une pécheresse. On l'appela dès lors Marie de Magdala, ou Madeleine. Mais la miséricorde divine s'intéressa à elle. Elle fit la rencontre de Jésus, l'amour et la pureté en personne. Elle pleura ses péchés et se mit à aimer Jésus. Entièrement pardonnée, et même délivrée de sept démons qui avaient pris possession de son âme, au cours de sa vie pécheresse, elle se mit à suivre Jésus avec d'autres femmes et à l'assister. Sans doute, il lui arrivait de revenir à la maison de temps en temps, auprès de son frère et de sa sœur.

vendredi 15 juillet 2016

Le Bon samaritain, homélie



L’Évangile nous raconte que, lorsqu'il vit l'homme roué de coups, gisant au bord de la route,le samaritain fut pris de compassion. Au sens littéral, le bon samaritain est l'image-même de la charité chrétienne, charité universelle, qui ne tient compte d'aucune distinction de race, de langue ou de religion. Mais dans la figure du bon samaritain, il y a aussi un sens mystique, car cet homme plein de compassion active est l'image du Christ en personne.

A propos de ce que dit le cardinal Sarah sur l'orientation du prêtre à la messe

Le cardinal Sarah a récemment proposé aux prêtres de célébrer à partir de l'avent prochain vers l'abside et non vers l'assemblée. Le débat est lancé. Rome en 2000 a confirmé que les deux usages étaient légitimes.
Les préambules du missel de 1969 parlent bien d'un autel détaché de l'abside pour qu'on puisse célébrer face au peuple. En même temps, dans l'édition latine de ce missel, il est dit par exemple à l'orate fratres, que le prêtre se tourne vers l'assemblée. C'est donc qu'il est tourné vers l'abside à ce moment-là. En fait donc il y a

Droits et devoirs des laïcs dans l'Eglise, article paru dans la revue catholique russe Radouga

Responsabilité des laïcs dans le monde et leurs droits dans l’Église

Il y a dans l’Église, et dans son droit canon, une distinction faite entre les clercs, les ministres ordonnés auxquels il faut adjoindre tous ceux qui sont consacrés à Dieu dans la vie religieuse, et les laïcs, qui vivent dans le monde. C'est de ces derniers que nous allons parler dans cet article.
Le terme laïc n'a rien de péjoratif. Les laïcs ne sont nullement des chrétiens de seconde zone. Le terme vient du mot grec laos, qui signifie peuple. Les laïcs sont des baptisés, membres du peuple de Dieu. Comme baptisés, ils sont enfants de Dieu et jouissent donc de la liberté évangélique. Comme confirmés, ils sont les soldats du Christ et sont ses témoins dans le monde, avec la force que leur donne le Saint-Esprit.

jeudi 14 juillet 2016

La messe sans la communion pour les divorcés remariés? article paru dans la revue catholique russe Radouga

La messe sans la communion ?
Une messe d'antan: distribution du pain bénit

L’Église désire qu'on communie à la messe

Le 20 décembre 1905 (oui ce n'est pas très récent!), sous le pape saint Pie X, fut promulgué un décret du Saint-Siège, appelé décret Sacra Tridentina, qui commence par ces mots : Le saint concile de Trente, ayant en vue les ineffables trésors de grâces que les fidèles retirent de la réception de la très sainte Eucharistie, dit : Le très saint Concile souhaiterait qu'à chaque messe les fidèles qui y assistent ne se contentent pas de communier spirituellement, mais reçoivent encore réellement le sacrement eucharistique (session XXII, chap. VI). Ces paroles montrent assez clairement combien l’Église désire que tous les fidèles s'approchent chaque jour de ce banquet céleste et en retirent des effets plus abondants de sanctification.
Plus loin dans ce même décret on peut lire ceci : La communion fréquente et quotidienne, étant souverainement désirée par Notre-Seigneur Jésus-Christ et par l’Église catholique, doit être rendue accessible à tous les fidèles